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2 avril 2012 1 02 /04 /avril /2012 22:56

Auriol.JPGVincent Auriol

1947-1953

Naissance le 27 août 1884 de Jules Vincent Auriol, fils unique de Jacques Antoine, boulanger, et d'Angélique Durand, sans profession.
Licencié en droit, il s'inscrit au barreau de Toulouse.
C'est après avoir entendu Jean Jaurès à Toulouse qu'il devient socialiste. Fondateur avec Albert Bedouce du journal le "Midi socialiste".
Après l'assassinat de Jean-Jaurès Auriol devient l'homme influent du parti.

 


Auguste Marie Joseph Jean Léon Jaurès
Jean Jaurès est né le 3 septembre 1859 à Castres, son père Jules est négociant.
Élève brillant, il fait ses études au lycée Louis Legrand. Il devient professeur puis maître de conférence.
Il découvre la lutte des classes pendant la grève des mineurs de Carnaux (1892).
Jean Jaurès à 25 ans lorsqu'il se présente comme candidat aux élections législatives de 1885. Élu député républicain du Tarn, il est le benjamin de la Chambre des députés. Il ne sera pas réélu en 1889.
En 1890 il est conseiller municipal de Toulouse, puis adjoint au maire, il sera réélu le 1er mai 1893 comme conseiller municipal.
Les 8 février et 13 mars de la même année, il intervient dans lors du « Scandale de Panama » (Les présidents de la république. - 3eme république : Emile Loubet).
Le 20 août il est réélu députés aux élections générales.
En 1894, il commence à prendre part à l'affaire Dreyfus (Les présidents de la République - 3eme République : Félix Faure), le 22 février il fait un discours sur la défense des Arméniens victimes d’exactions dans l’Empire ottoman.
Il est battu le 8 mai 1898 aux législatives par le marquis de Solages.
Le 10 août : dans La Petite République commence une sériepreuves-v.jpg d'articles, « Les Preuves », dans lesquels Jaurès, après sa défaite aux élections législatives de juin, démontre les illégalités commises depuis 1894 dans l'instruction judiciaire contre Alfred Dreyfus et le déroulement du procès. L'ouvrage démontre l'innocence du capitaine Dreyfus.
Elu député le 26 avril 1902, il devient Vice-président de la Chambre des députés le 13 janvier 1903 (pour un an).
Les 6 et 7 avril 1903, il  prononce un discours dénonçant le parti nationaliste et la propagande de haine développée dans l'affaire Dreyfus ce qui permet une relance politique de l'affaire et peut être une réouverture de l'enquête.
Farouche partisan de l'unité socialiste, il est l'un des principaux artisans de la fusion des différentes sensibilités de gauche au sein de la SFIO (Section française de l'Internationale ouvrière) et du journal l'Humanité dont il est le fondateur. Il milite pour un dialogue entre les partis et les syndicats.
Réélu député le 6 mai 1906.
Le 12 novembre 1908 il prononce un discours contre la peine de mort.
A l'occasion du transfert des cendres d'Emile Zola au Panthéon, Jaurès lui rend un hommage dans un article du journal l'Humanité intitulé « Vers l'avenir ».
Il sera réélu député les 8 mai 1910 et 26 avril 1914.
 Anticolonialiste, pacifiste, il s'insurge contre l'entrée en guerre de la France en 1914
Le 31 juillet 1914, il est assassiné à Paris, au café du Croissant, par le nationaliste Raoul Villain.
Ses cendres seront transférées au Panthéon dix années plus tard.

 

 


Le 10 mai 1914 il est élu député socialiste de l'arrondissement de Muret en Haute-Garonne, il sera réélu jusqu'en 1936.
En 1925 il est élu maire de Muret puis Conseiller général de Haute-Garonne arrondissement de Carbonne.
Durant le gouvernement de Front Populaire (Les présidents de la République. - 3eme République : Albert Lebrun. L'année 1936 en France, le Front Populaire.) il sera ministre des finances (6 juin 1936 au 21 juin 1937, de la justice (22 juin 1937 au 14 janvier 1938) et de la coordination des services ministériels à la présidence du Conseil (15 janvier 1938 au 8 avril 1938).
Lors de la victoire du Front populaire, son nom apparaît plusieurs fois pour prendre le poste de Président du conseil des ministres mais Vincent Auriol est un partisan de Léon Blum qu'il soutient activement.

 

Vincent Auriol est hostile aux accords de Munich.

Accords de Munich

Accords signés entre la France (Daladier), l'Angleterre (Chamberlain), l'Allemagne (Hitler) et l'Italie (Mmussolini) destiné en principe à mettre fin à la crise germano-tchèque.
Lors de la conférence, ces quatre pays décident l'évacuation du territoire des Sudètes par les Tchèques avant le 10 octobre 1938 et son occupation progressive par les troupes allemandes. Contraint d'accepter le gouvernement tchèque proteste solennellement le 30 septembre.

Il est favorable à l'intervention en Espagne et fait parti des 80 parlementaires qui refusent de voter les pleins pouvoirs à Pétain (10 juillet 1940).
Le 20 septembre 1940, il est arrêté et enfermé à l'Hôtel Notre-Dame-des PelleVoisin (Indre), il est transféré à Vals-les-Bains le 1er janvier 1941 puis à l'hôpital d'Aubenas le 9 mars 1941. Il vit en résidence surveillée à Muret d'octobre 1941 à avril 1942.
Il est traduit devant le Tribunal administratif civil de Muret qui prononce un non-lieu.
Il vit clandestinement dans les montagnes de l'Aveyron et rédige son livre "Hier-demain". Il participe à la Résistance en zone sud.
En octobre 1943, il rejoint la Résistance extérieure à Londres puis part pour Alger.
Il préside la Commission des affaires étrangères de l'Assemblée consultative provisoire, il est aussi membre de la Commission de législation et de réforme de l'Etat. Il est le représentant de la France à la Conférence monétaire et financière de Bretton Woods.

Accords de Bretton Woods
Création le 27 décembre 1945 d'un organisme international de coopération monétaire et financière (FMI : fonds monétaire international)

Du 7 novembre 1944 au 3 août 1945, il est membre de l'Assemblée consultative provisoire de Paris.
Réélu maire de Muret le 17 mai1945, il est aussi réélu conseiller général de Haute-Garonne (23 septembre 1945).
Le 21 octobre 1945, il est élu membre de la première Assemblée nationale constituante.
Il devient Ministre d'état dans le gouvernement De Gaulle (22 novembre 1945-20 janvier 1946) sans portefeuille.
En janvier 1946, il préside la délégation française à la première assemblée de l'Onu et du Conseil de sécurité à Londres.
Il assure en janvier 1946 pendant plusieurs semaines l'intérim du Chef du gouvernement provisoire de la République française (entre le départ du Général de Gaulle et l'investiture de Félix Gouin.
Du 31 janvier au 19 avril 1946, il devient président de la première Assemblée constituante.
Il est chargé de mettre en oeuvre la prochaine Constitution.
Le 2 juin 1946, il devient aussi Président de la seconde Assemblée nationale constituante.

Constituante ou Assemblée nationale constituante

Première assemblée nationale française (17 juin 1789 - 30 septembre 1791).
Le 17 juin 1789, les députés du Tiers rejoints par 19 curés considèrent qu'ils représentent les 96 centièmes de la nation, ils décident d'abandonner le nom d'Etats généraux pour celui d'Assemblée nationale. Ils ne sont plus les députés d'un ordre, convoqués par le roi et à sa botte pouvant de plus être renvoyés quand il en a envie, mais sont les représentants de l'ensemble de la Nation.
Siégeant d'abord à Versailles, elle s'installe dans la salle du Manège du Palais des Tuileries.
Composée de 1315 députés dont une majorité d'avocats, d'hommes de loi ou titulaires de charges publiques puis viennent les membres du clergé, les militaires (nobles pour la plupart) et enfin ceux issus du milieu des affaires. Les campagnes sont sous-représentés et le peuple des ville est absent. Les divergences d'opinions apparaissent très vite.
Les plus favorables à la Révolution siègent à gauche du président, les aristocrates se rassemblent à droite.
Mais ça bouge... ceux qui étaient à gauche en 1789 peuvent se retrouver à droite en 1791 !

La Constitution de 1946
Loi fondamentale de la 4eme République, ratifiée par le référendum du 13 octobre 1946.
A la Libération, les Français rejettent la 3eme République et le régime de Vichy.
A la question :
"Voulez-vous que l'Assemblée élue soit constituante ?", 96% des électeurs répondront "oui".
Après le rejet d'un premier projet, le nouveau texte adopté par l'Assemblée nationale est soumis aux français par référendum. Le 13 octobre 1946, le "oui" l'emporte (avec néanmoins un taux d'abstention très élevé).

Article 29 : le Président de la république est élu par le Parlement (composé de l'Assemblée nationale et du Conseil de la République).

Le 27 octobre 1946 est promulguée la Constitution de la 4eme République, le 10 novembre 1946, Vincent Auriol est député de l'Assemblée nationale.

Le 16 janvier 1947, il est élu Président de la République par 452 voix contre :

  • 242 à Auguste Champetier de Ribes (MRP),
  • 122 à Jules Gasser (Radical),
  •   60 à Michel Clemenceau (Droite).

En 1953, Vincent Auriol déclare qu'il ne se représentera pas pour un second mandat (7 ans).

Le 2 octobre 1958, il prend position pour le "non" au référendum sur la Constitution.
Le 15 décembre 1958, en désaccord avec Guy Mollet il quitte la SFIO.

Guy Mollet
En  mai 1958, il se rallie au Général de Gaulle et vote les pleins pouvoirs à Charles de Gaulle.
Contesté au sein de la SFIO, des partis dissidents se créent : le PSA (Parti socialiste autonome) en 1958 et le PSU (Parti socialiste unifié) en 1960.

Vincent Auriol est membre de droit du Conseil constitutionnel, il cessera de se rendre aux réunions pour protester contre le fait que certaines lois sont votées sans que le Conseil constitutionnel soit consulté. Il en démissionnera le 25 mai 1960.
En 1965, il soutient François Mitterrand à la présidence de la République.

Le 1er janvier 1966 (81 ans), Vincent Auriol meurt à Paris 16eme arrondissement.

 

Vie privée

A 10 ans, Vincent Auriol joue avec un pistolet à amorces. La capsule métallique se loge dans son oeil gauche. Il devra porter un oeil de verre le restant de sa vie.
Il épouse le 1er juin 1912 Michelle Aucouturier, fille de Michel Aucouturier, militant syndicaliste, ouvrier, fondateur à Albi d'une verrerie où chaque employé à tour de rôle en devient le patron.
Jean Jaurès, ami du père de Michelle, lui fait rencontrer un jeune militant à la SFIO Vincent Auriol, elle a 15 ans.
Ils auront un fils Paul né à Toulouse le 15 septembre 1918.
Vincent Auriol sera soutenu toute sa vie par sa femme, tous deux s'engageront dans la Résistance.

Lors de l'élection de Vincent Auriol à la présidence de la République, elle décide de restaurer et de moderniser le "Palais" mis à mal pendant l'occupation.
Avec la complicité de son mari, elle établit l'édition d'un livre mémoire "Journal d'un septennat".

Elle décède le 21 janvier 1979. Ils reposent tous les deux à Muret.

 

Pour en savoir plus

 

Sur le Web

  • L'affaire Dreyfus (site de l'Assemblée nationale) link
  • 31 juillet 1914, Jaurès était assassiné (INA) link
  • Jean Jaurès, "un jour un livre" (INA) link
  • Il y a 50 ans Jean Jaurès (INA) link
  • Référendum du 5 mai 1946 (aperçu de Maurice Thorez) (INA) link
  • Jean Jaurès (site de l'Assemblée nationale) link
  • Chemin de mémoire, Vincent Auriol link
  • Vincent Auriol (site de l'Assemblée nationale) link

A lire

  • "Histoire des gauches en France. - XXe siècle : à l'épreuve de l'histoire", sous la direction de Jean-Jacques Becker et Gilles Candar.
  • "Institutions politiques & Droit constitutionnel", Philippe Ardant.

 

Prochaine épisode : René Coty

cochon d'inde 3Papattes à tous

Rastacoco


 


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