Les présidents de la République. - 5eme République : Charles de Gaulle. "La guerre d'Algérie". "Mai 68"

Charles de Gaulle

1959-1969

Naissance à Lille le  22 novembre 1890 de Charles André Joseph Pierre-Marie de Gaulle, son père Henri est professeur de lettres, d'histoire et de mathématiques, sa mère Jeanne Maillot est passionnée de politique.
Il commence ses études à Paris où réside sa famille et s'oriente rapidement vers une carrière militaire.
Il passe un an de préparation au collège Stanislas puis est reçu en 1909 à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr. Il choisit l'infanterie car elle est directement exposée au feu. A sa sortie de Saint-Cyr en 1912, il choisit pour affectation le 33eme régiment d'Arras.

Août 1914, de Gaulle est lieutenant depuis 1913, en janvier 1915 il est nommé capitaine. Il est blessé une première fois au genou, puis à la main gauche (bataille de la Somme), blessé d'un coup de baïonnette à la cuisse gauche, il sera capturé, soigné et interné en Allemagne, il tente de s'échapper à cinq reprises, il sera repris à chaque fois. Il sera libéré avec l'Armistice de  1918.
De 1919 à 1921 il est envoyé en Pologne pour aider à la formation de la nouvelle armée qui lutte contre l'Armée rouge. Puis il  est chargé de cours à l'École de Saint-Cyr, avant d'être admis à l'École supérieure de guerre en 1922.
En 1937, il est colonel à la tête du  507_^ème régiment de chars à Metz.
Le 3 septembre 1939, il est nommé commandant des chars de la V_^eme Armée.

En janvier 1940, il rédige un mémoire sur  la nécessité de rassembler le char et l'aviation. Il adresse cette analyse à plusieurs personnalités dont Léon Blum et Paul Reynaud.
Le 1er juin 1940 il est nommé général de brigade à titre temporaire, Paul Reynaud l'appelle comme sous-secrétaire d'État à la Défense nationale et à la Guerre, Il est chargé de coordonner l'action avec l'Angleterre pour la poursuite du combat. Il tentera sans succès de convaincre Churchill de mettre d'avantage de force notamment aérienne dans la bataille.
Il est évincé du gouvernement suite à la démission de Paul Reynaud remplacé par le Maréchal Pétain et à la demande d'armistice (10 juin).
Le 17 juin, il repart pour Londres pour poursuivre la guerre. Il lancera le 18 juin, sur la BBC, l'appel à continuer le combat, terminant son intervention par : "Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas".
Toujours sur la BBC, il répète son désaccord de l'Armistice et réitère son appel à la résistance, le 22 juin il lance : "L'honneur, le bon sens, l'intérêt de la Patrie, commandent à tous les Français libres de continuer le combat, là où ils seront et comme ils pourront".
En août il est condamné à mort par contumace après avoir été rétrogradé puis mis en retraite par le gouvernement du maréchal Pétain.
Reconnu par Churchill comme le chef des Français Libres (28 juin), il organise les forces armées qui seront les  Forces françaises libres.
Le 7 décembre la guerre devient mondiale.
En septembre 1941, il créé un Comité national française qui deviendra  le 3 juin 1943 le Comité français de la Libération nationale.
Les troupes du général Giraud se rallient aux Forces françaises libres. De Gaulle met à sa disposition une armée qui va participer aux campagnes d'Afrique du Nord et d'Italie. Cette armée participe largement à la libération de la France et à la défaite de l'Allemagne.
Il uni la France libre et la Résistance intérieure, il charge Jean Moulin d'organiser en France le Conseil national de la Résistance où sont représentées tous les partis politiques, tous les syndicats et tous les mouvements de résistance. Il faut coordonner toutes les actions contre l'occupant et contre Vichy pour être le plus efficace possible et libérer la France.
Le 2 juin 1944, à Alger, le Comité français de la Libération nationale (CFLN), devient le  Gouvernement provisoire de la République française (GPRF).
Le 25 août 1944, La 2_^eme DB du général Leclerc libère Paris, le GPRF s'y installe le 31 août et gouverne la France.
Le 9 septembre, un gouvernement d'unanimité nationale est constitué sous sa présidence.
De Gaulle est président du Gouvernement provisoire mais il n'a pas la même conception de l'Etat et du rôle des partis que celle de l'Assemblée constituante d'octobre 1945. Il démissionne le 20 janvier 1946.
Le 18 juin 1940 il s'était donné une mission : libérer la France, restaurer la République, organiser des élections, entreprendre la modernisation économique et sociale : si les femmes ont enfin le droit de voter pour la première fois aux élections municipales de 1945, d'autres réformes figurent au programme du Conseil national de la Résistance comme l'assurance maladie obligatoire (la sécurité sociale), des nationalisations. Ces réformes sont dues pour une grande part à la SFIO, au Parti communiste, et au Mouvement républicain populaire (ces forces politiques étant les plus représentées au Conseil national de la Résistance).

Le 16 juin 1946, à Bayeux, il expose son projet constitutionnel : les prémices de la Constitution de la Veme République.

Le 14 avril 1947, il fonde le mouvement pour le Rassemblement du Peuple français (RPR), après un franc succès aux élections municipales la même année c'est plutôt l'échec aux législatives de 1951. Mais le parti est né, il faut l'organiser, le rendre plus fort et mobiliser les militants.
En 1953, le RPR perd la moitié de ses militants, de Gaulle se retire à Colombey-les-Deux-Églises, c'est ce qui sera appelé « la traversée du désert » (5 ans).

Le 1er novembre 1954 c'est l'insurrection algérienne, la IV_^eme République peine à gérer la question algérienne, on repense au général de Gaulle. L'insurrection grandit. Le 15 mai deux généraux Massu et Salan lui lance un appel. Le 29 mai René Coty fait appel à lui pour former un gouvernement.

De Gaulle est élu par un collège électoral, le 21 décembre suivant, Président de la République française et de la Communauté africaine et malgache.

En tout premier il doit s'occuper de l'Algérie, il multiplie les voyages et la solution de l'indépendance fait son chemin. En octobre 1958 c'est l'offre de « la paix des braves », puis l'année suivant il propose l'autodétermination aux Algériens. Le putsch du 22 avril 1961 n'empêchera pas l'ouverture de négociations avec le FLN.
Les accords d'Evian signés le  22 mars 1962 sont acceptés par référendum en France et en Algérie. C'est l'indépendance.

La France ne sortira pas indemne de ce conflit (rapatriement des français, attentats de l'OAS, protestation en faveur de la paix en Algérie, rafle, manifestations meurtrières, répressions policières lors des manifestations, exécutions sommaires, décès de jeunes appelés...).
Dans la nuit du 17 au 18 octobre 1961, les manifestants algériens, encore citoyens français, protestent contre le couvre-feu imposé en métropole aux ressortissants d'Afrique du Nord. Cette manifestation interdite est fortement réprimée de même la manifestation du 8 février 1962 finira elle aussi dans la plus extrême violence.

17 octobre 1961
Onze jours avant le préfet de police de Paris Maurice Papon fait paraître un communiqué où il indique "qu'il est conseillé de la façon la plus pressante aux travailleurs algériens de s'abstenir de circuler la nuit dans les rues de Paris et de la banlieue parisienne de 20h30 à 5h30 du matin", il est aussi recommandé de « circuler isolément », le préfet arrête aussi que « les débits de boissons tenus et fréquentés par des français musulmans doivent fermer chaque jour à 19 heures ».
Une manifestation pacifique est organisée contre ces mesures.
Tout à coup les policiers chargent. Des rafales de mitraillettes touchent  les Algériens (vers le cinéma Rex), un car de police fonce sur les manifestants boulevard Bonne Nouvelle, sept algériens sont retrouvés morts. Des rafles se mettent en place. Beaucoup d'algériens tomberont dans la Seine, d'autres seront jetés des ponts. Le Palais des sports est réquisitionné, les algériens y sont conduits, le chiffre officiel d'arrestations est de  11 538. Combien de morts, de blessés..., le chiffre approximatif est de deux cents tués et plus de deux mille blessés.
Comment expliquer cette répression policière alors que les accords d'Evian seront signés six mois plus tard ?

8 Février 1962 : Métro Charonne
À l'appel du Parti communiste français et d'autres organisations de gauche, une manifestation est organisée à Paris le 8 février 1962, pour dénoncer les agissements de l'OAS ainsi que la guerre d'Algérie.
Aux abords de la station Charonne au moment de la dispersion de la  manifestation, la police charge à coup de matraque les manifestants qui veulent chercher refuge dans le métro. Des témoins rapportent que des policiers en faction ce soir-là vont se saisir et jeter des personnes dans l'escalier par dessus la rampe de la bouche du métro, ou encore lancer des grilles en fonte sur les manifestants tentant de fuir. 9 victimes seront mortes étouffées ou le crâne enfoncé.
Bilan : huit personnes trouvent la  mort étouffées ou à la suite de fracture du crâne une neuvième décède à l'hôpital.

Le 22 août 1962, c'est l'attentat du Petit-Clamart.
Le lieutenant-colonel Bastien-Thiry, partisan de l’Algérie Française, organise le 22 Août 1962 une tentative d’assassinat, qu’il requalifiera de tentative d’enlèvement lors de son procès. L’opération est appelée : « l’opération Charlotte Corday ».

Après l'attentat du Petit-Clamart, Charles de Gaulle propose l'élection du chef de l'Etat au suffrage universel, afin de lui assurer une légitimité nécessaire face aux députés.
 En 1965, l'élection au suffrage universel est mise en pratique pour la première fois. Après son premier mandat de sept ans, de Gaulle est élu au second tour face à François Mitterrand, avec 54,8% des voix.

Mai 68

1968, partout dans le monde, les révoltes grondes, la jeunesse se soulève pour protester contre l'ordre ancien. En France, à la différence des autres pays ou la révolution se cantonne au milieu universitaire, la contestation s'étend à toute les couches de la société. Lassés d’une société autoritaire et paternaliste, les jeunes dénoncent pêle-mêle le capitalisme, l’austérité morale gaulliste. Le principe d'autorité est remis en cause. Dans les usines 3 millions d'ouvriers sont en grève. La France est paralysée, les écoles sont en grève, les mairies sont en grève, plus de courrier, plus d'éboueurs, plus d'essence, plus rien ne fonctionne.
Le 27 mai 1968 après 10 jours de grève, en plein mouvement contestataire et après deux jours de négociation, les accords de Grenelle sont conclus (mais jamais signés).
Georges Pompidou  Premier ministre du Général de Gaulle, préside les négociations. La séance réunit les représentants syndicaux de toutes les organisations et le patronat. Après plus de 25 heures de discussion, le texte du protocole des "accords de Grenelle" est publié le 27 mai.

Ces dispositions concernent principalement :

- le relèvement du SMIG de 2,22 à 3 francs de l'heure,
- l'augmentation des salaires de 7%,
- la réduction de la durée du travail avec une moyenne de 43 heures (dans l'optique de la semaine de 40 heures),
- le libre exercice du droit syndical dans les entreprises,
- l'aménagement des allocations familiales,
- la réforme des allocations de salaire unique,
- l'augmentation de la prestation minimum versée aux personnes âgées,
- la récupération des journées de grève,
- le ticket modérateur est ramené de 30 à 25%.

Malgré les accords syndicaux, la situation prend une tournure politique. La rue et l’opposition souhaitent que le général se retire.

Le 29 mai, De Gaulle disparaît. Il s’est envolé en Allemagne, dans la base militaire française de Baden-Baden. Pendant qu’il s’entretient avec le général Massu, et s'assure du soutien de l'armée, la France s'angoisse « que se passe-t-il, qui tient les commandes du pouvoir ? ».
De Gaulle revient et  prononce le 30 mai une allocution annonçant qu'il dissout l’Assemblée nationale, mais il reste. il demande aux Français d'exprimer leur soutien et leur attachement au régime.

Les législatives sont fixées au 23 et 30 juin, il débaptise son parti pour lui donner le nom « d’Union pour la défense de la République ».
L’UDR sort renforcée et obtient une majorité écrasante. C'est la fin des évènements de mai 1968.

Le 10 juillet, il remplace Pompidou par Couve de Murville,
En 1969, il  propose par référendum, une réforme sur le statut du Sénat et sur la régionalisation.
Si son projet est rejeté, il quittera la tête du pays. Le 27 avril 1969, le non l’emporte avec 52% des suffrages. De Gaulle démissionne le lendemain et se retire à Colombey-les-Deux-Eglises,

Il meurt le 9 novembre 1970. Pendant qu'à Notre-Dame de Paris a lieu une cérémonie officielle avec les autorités de l'Etat et les personnalités étrangères, il est enterré au cimetière de Colombey en présence de sa famille, des Compagnons de la Libération et des habitants de son village.

Sa famille
Il épouse le 7 avril 1921 Yvonne Vendroux. Ils auront trois enfants : Philippe, Élisabeth et Anne.
Yvonne Vendroux est très discrète et était affectueusement appelée « Tante Yvonne » par les Français.
Elle repose dans le cimetière de Colombey aux côtés de son époux et de sa fille Anne.

Pour en savoir plus

A voir sur le web

Sur Charles de Gaulle

- Election du premier président de la 5eme République. Ina. link

- Inter actualités, le référendum constitutionnel. Discours. 26/01/1962. Ina. link

- Attentat du Petit Clamart. Ina. link

- Journal de la Résistance. La libération de Paris. Ina. link

- De Gaulle et ses discours. Ina link

- France 5 Documentaire. C'est notre histoire. De Gaulle président. Ina. link

Sur la guerre d'Algérie

- Les photos inédites du 17 octobre 1961. Le Monde. link

- 17 octobre 1961 - décembre 1961 - février 1962. Ina link

- 17 octobre 1961. Ina. link

Sur mai 1968

- Rétrospective des évènements mai 68. Ina. link

- Mai 68 la contestation. Ina-Youtube.link

Les sites à consulter

Sur Charles de Gaulle

- Investiture du Président du conseil. Assemblée nationale. 1er juin 1958. link

- Fondation Charles de Gaulle.  link

- Hist-Geo.com. Biographie de Charles de Gaulle link

Sur la guerre d'Algérie

- Benjamin Stora. link

Sur Mai 68

- Mai 1968 en affiches.312 affiches mai-juin 1968 (Achard). link

- Sciences PO. La bibliothèque. link

Les livres

Sur Charles de Gaulle

- DELARUE Jacques, RUDELLE Odile. - L’attentat du Petit-Clamart.

La Documentation française, 1990 (Les médias et l’événement).

Sur la guerre d'Algérie

- La Guerre d'Algérie 1954-1962.
Librio, Le Monde. Août 2003,

- DAENINCKX – MAKO, préface de Benjamin Stora. - Octobre noir.
Adlibris, septembre 2011.

- DAENINCKX Didier. - Meurtres pour mémoire.link

- STORA  Benjamin. - Histoire de la guerre d’Algérie, 1954-1962,
Paris, La Découverte, 1993

Sur mai 68

- CHOLLET Laurent. - Mai 1968, la révolte en image.
Novembre 2007 « Hors collection », 110 p., ill. coul.

- Enragés anonymes. - Interdit d'interdire : les murs de mai 68.
Paris : Esprit frappeur, 1998.

- Mai 68. Préface de Daniel Cohn-Bendit.
Paris : Denoël, 2008

- FULIGNI Bruno. - La France Rouge. Un siècle d'histoire dans les archives du PCF 1871-1979, Les gauchistes de mai 1968, p. 78-79.
Collection « Les Arènes », Paris 2001.

- Mai 1968 non, ce n'est pas fini..
Dans : L'Humanité hors série, n°spécial mai 2008

1968 Révolutions Paris, Rome, Prague, Etats-Unis, Vietnam.
Dans : Le Monde, hors série, n° spécial Le Monde 2, mars-avril 2008

Manière de voir 68. « Femmes rebelles ».
Dans : Le Monde diplomatique, avril-mai 2003.

- Mai 68 le monde tremble.
Dans : l'Histoire, n°330, avril 2008.

Les films

- Ici on noie les algériens - 17 octobre 1961
Un film de Yasmina Adi link

Prochain épisode Georges pompidou

1969-1974

Rastacoco

Papatte à tous.